5 questions à un membre de l'équipe FATart : Pauline Della Bianca
1- Comment as-tu rencontré FATart ?
Après avoir terminé mon master en histoire de l'art à Londres, spécialisé dans l'art féministe européen, j'ai décidé de revenir dans mon pays natal. Je voulais continuer mon parcours dans le monde de l'art en Suisse. J'ai cherché des associations et des institutions explicitement dédiées aux femmes artistes et c'est ainsi que j'ai découvert FATart. J'ai contacté Ursina, quelques jours plus tard nous nous sommes rencontrées et depuis, je n'ai plus quitté FATart. Après une année de bénévolat pour l'association, depuis avril 2020 j'ai le grand plaisir et le privilège d'être employée à temps partiel en tant que directrice artistique et coordinatrice de projet.
2- Quel est ton rôle au sein de FATart ?
En plus de la gestion curatoriale et la coordination de l'association, je contribue activement avec mon expertise d'historienne de l'art. De tout mon être je me suis donné pour mission de rendre aux artistes femmes l'attention qu'elles méritent. Il y a tant de femmes artistes dans le monde de l'art qui reçoivent trop peu d'attention et cela doit changer immédiatement. Pour ce faire, j'aime lire des livres d'histoire de l'art féministes ; de cette façon à relier la théorie à la pratique.
3- Pourquoi es-tu féministe ?
Le féminisme fait partie de mon identité. Je suis originaire du Valais et j'ai grandi dans une famille catholique où les rôles de genre étaient prédéterminés. Le féminisme m'a permis de développer un esprit critique, de trouver la force, la solidarité et les outils pour quitter la religion dans laquelle j'ai grandi et me définir fièrement comme une femme lesbienne. Le féminisme n'est pas une option dans ma vie. Le féminisme est une boîte à outils que toute personne, homme, femme ou non-binaire, peut utiliser pour devenir une meilleure version d'elle-même.
4- Que fais-tu lorsque tu ne travailles pas pour FATart ?
Je suis une militante pour les causes féministes, climatiques et LGBTQ+. Je participe régulièrement à des manifestations. L'énergie que l'on ressent dans la rue lorsqu'un groupe de personnes se bat pour une même cause est incomparable. Ces rencontres sont pour moi un équilibre important par rapport à mon travail à FATart, qui se déroule souvent derrière un ordinateur et avec peu de contacts. Je fais également du roller derby, un sport de contact sur patins à roulettes, que je pratique depuis six ans. Dans le roller derby, toutes les personnes choisissent un nom de roller derby, le mien est Katana. Vous pouvez trouver des informations sur ma superbe équipe sur Facebook sur la page "zurichcityrollerderby".
5- Si tu avais une baguette magique pour FLINT dans l'art - que souhaiterais-tu ?
Mon souhait féministe utopique est que le genre devienne obsolète ; que nous déconstruisions complètement cette construction sociale et qu'elle ne joue plus aucun rôle dans notre société et notre vie quotidienne. Cependant, je ne vivrai probablement pas assez longtemps pour voir cette vision de mon vivant. Et jusqu'à ce que nous atteignions cette utopie, le genre est une réalité que l'on ne peut ignorer, car les discriminations sexiste sont basées sur la binarité du genre. En Suisse, les expositions d'artistes femmes étaient de 15% en 2019 (Swissinfo). Ce n'est pas un secret que nous vivons dans une société sexiste et patriarcale. Mais je suis fatiguée des excuses infondées pour expliquer pourquoi il y a moins de femmes artistes. Les musées, les institutions artistiques, les associations, les off-spaces, les galeries doivent exposer au moins 50% de FLINT. L'histoire de l'art doit également être réécrite et continuellement révisée pour inclure les personnes FLINT.
Image ©Rolynn
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